Nos étudiants dans le Parisien
« Bonjour madame, comment ça va ce matin ? Vous avez mieux dormi ? Et votre sciatique, vous avez toujours mal ? » A peine arrivée chez Annick, une habitante de Louveciennes, Eponine Ravel, une étudiante sage-femme de 23 ans s’inquiète, comme à chacune de ses visites tous les mercredis, de l’état de santé de la septuagénaire.
« C’est la deuxième année qu’elle vient me voir une fois par semaine pendant l’été. Ça me permet de ne pas être toute seule », explique la retraitée. Le programme de l’étudiante est chargé : chaque semaine, elle rend visite à pas moins de 27 personnes entre Bougival et Louveciennes. Echanger de bons moments, aider à faire les courses ou expliquer comment allumer un téléphone portable, voilà le principe des visites de convivialité du dispositif Yvelines Etudiant Seniors (YES). Celui-ci a été créé en 2004, à la suite de la canicule, par le conseil départemental des Yvelines en collaboration avec les coordinations gérontologiques locales (CGL) et les centres communaux d’action sociale (CCAS). Chaque été, il recrute 150 étudiants. « Un dispositif unique en France », selon Aurore Merigou, coordinatrice adjointe à la coordination gérontologique locale de Saint-Germain. « Ma sœur, qui est en Bretagne, est vraiment seule, elle n’a pas de foyer pour aller jouer aux cartes et n’a comme visite que les aides médicales. Eponine n’est pas uniquement une aide pour faire les courses, c’est pour moi une véritable présence », confie Annick. L’étudiante, rémunérée au smic, a le contact facile avec les personnes âgées. Elle a notamment travaillé deux ans de suite en maison de retraite. « Il y a un véritable échange intergénérationnel. J’aime passer du temps avec les seniors, on apprend sur soi et sur les autres, c’est une expérience humaine très riche. » Elle dispose d’une voiture de fonction qui lui permet, entre autres, d’aller faire les courses avec Annick et son amie de longue date, Iris, qui bénéficie également du dispositif. « Je les aide à lire les dates de péremption, à porter les sacs, à ranger les courses, c’est un bon coup de main. Cela reste un véritable moment de partage », témoigne Eponine.
